C'est la deuxième fois que je mets à l'essai l'Infiniti QX55 depuis son lancement officiel en 2021 et ça n'est pas dans mes habitudes de conduire deux fois de suite le même véhicule à moins que ce dernier n'ait subi des améliorations majeures, ce qui n'est pas le cas ici. Si j'ai voulu reprendre le volant du QX55, c'est parce que ce dernier a été sévèrement critiqué au cours de la dernière alors que pour ma part, c'est un modèle que j'avais fortement apprécié lors de mon premier essai. Bref, histoire de voir si ce n'était que l'amour d'un instant ou si une relation à long terme est réellement possible avec le VUS du constructeur japonais, j'ai décidé de l'évaluer à nouveau.
Donc, tel que je l'ai mentionné, l'Infiniti QX55 est arrivé sur le marché en 2021 en tant que modèle 2022. Cependant, cet effet de nouveauté reste un coup bien calculé par le constructeur japonais, car le QX55 est en réalité une version Coupé Sport du QX50 dont l'arrivée de la génération actuelle remonte à 2019. L'idée derrière la création du QX55, c'était de pouvoir faire revivre aux adeptes de la marque les belles années du modèle FX qui a été fortement apprécié à son époque. Le QX55 permet également à Infiniti de s'immiscer dans l'un des segments les plus chauds de l'industrie à savoir celui des VUS de luxe compact coupé.
Gamme et motorisations
La gamme de l'Infiniti QX55 est composée de 3 versions – Luxe, Essentiel et Sensoriel. Dans tous les cas, le rouage intégral est offert de série, de même que l'ensemble de technologies de sécurité ProPILOT. La version Luxe débute à partir de 57 505 $. Plus on monte dans la gamme et meilleur le niveau d'équipement est. La version Essentiel affiche un prix de départ de 61 505 $. Cette dernière a notamment droit à une chaîne audio Bose. Finalement, c'est la version Sensoriel qui trône au sommet de la gamme avec un prix de base de 65 005 $. Ce que j'aime le plus du QX55, c'est le fait que chaque version offre son lot d'équipement et qu'il n'y a pas de nombreux ensemble supplémentaire et très coûteux à choisir comme c'est le cas chez la compétition. Le QX55 propose quelques options, mais ces dernières sont offertes à prix raisonnable.
Pour ce qui est des motorisations, il n'y en a qu'une seule pour le QX55 et c'est peut-être là que le VUS du constructeur japonais accuse un léger retard par rapport à la compétition. Enfin, tout dépend de votre expérience avec les VUS de luxe compact, car son moteur turbocompressé de 4 cylindres de 2.0 litres est plus dynamique que les équivalents qu'on propose chez la majorité de ses compétiteurs. Ce petit moulin affiche donc une puissance de 268 chevaux et 280 livres-pied de couple, ce qui est légèrement au-dessus de la moyenne. Toutefois, je dois avouer qu'avec une allure pareille, il manque sérieusement une version de performance à la gamme du QX55, quelque chose qui pourrait rivaliser avec les Mercedes-Benz GLC 43 AMG et Audi SQ5 de ce monde.
La version à l'essai
Pour mon essai, j'ai eu droit à la version la plus équipée du lot, soit le QX55 Sensoriel pour un prix de 62 395 $. Cette version se distingue notamment des autres grâce à son affiche tête-haute qui, selon moi, est un incontournable dans ce genre de véhicule. Vu la faible différence de prix entre la version de base et le modèle Sensoriel, je ne vois pas pourquoi quelqu'un voudrait s'en priver surtout qu'on a affaire à un véhicule de luxe et que l'objectif est de se faire plaisir ici. La version Sensoriel est donc celle qu'il faut privilégier à moins, bien entendu, que votre budget ne soit trop serré.
La première impression
Comme c'est la deuxième fois que je conduis le QX55 en 12 mois, on parle plutôt d'une seconde première impression ici et cette dernière a été aussi positive que la première. En fait, je dois dire que j'étais content de retrouver le confort et l'impressionnante insonorisation du QX55. C'est un modèle que j'aime beaucoup surtout pour son style unique et sa silhouette musclée. J'adore la vue du capot bombé lorsqu'on s'installe derrière le volant. Même si le style intérieur est un peu vieillot, la finition est irréprochable tout comme le choix des matériaux. La seule chose qui m'a un peu déçu, c'est la taille du toit ouvrant qui ne se limite qu'aux places avant. C'est le genre de véhicule qui aurait tout avantage à bénéficier d'un toit panoramique même si je comprends que cela représente un défi sur le plan structurel en raison de la pente agressive du toit.
Je sais que les avis sont très partagés à travers les journalistes automobiles québécois en ce qui concerne le concept à deux écrans de l'Infiniti QX55, car j'ai eu cette conversation avec plusieurs de mes homologues il y a quelques semaines justement. Pour ma part, c'est une caractéristique que j'apprécie beaucoup même si ça enlève un côté pur et minimaliste au design de la planche de bord du QX55. J'aime beaucoup le fait de pouvoir naviguer dans Android Auto tout en ayant accès aux fonctions du véhicule sans devoir faire des allers-retours entre les deux systèmes comme c'est le cas avec les autres modèles qui n'ont qu'un seul écran. Croyez-moi, c'est quelque chose qu'on apprécie beaucoup lorsqu'on en fait l'expérience. C'est comme découvrir un nouveau gadget qui nous facilite la vie pour la première fois.
L'expérience de conduite
Le QX55 2023 m'a séduit une fois de plus à travers sa conduite. C'est un véhicule qui se déplace avec une grande aisance et son confort de roulement est tout simplement bluffant. Il n'y a aucun doute, le QX55 est un véritable véhicule de luxe et ça se ressent dans sa conduite.
Ce qui rend la conduite du VUS du constructeur japonais aussi agréable, mais aussi très plaisante, c'est son moteur turbocompressé qui est assez vigoureux. Enfin, il donne de bonnes émotions derrière le volant. Pour ce qui est de la consommation, Infiniti annonce une moyenne de 9.5L/100km. Les chiffres du constructeur sont très justes à mon avis puisque j'ai pu conserver une consommation moyenne de 9.6L/100km lors de mon essai.
Le VUS du constructeur japonais offre un véritable arsenal de technologie lié à la sécurité et son système ProPilot est l'un des plus complet et développé de l'industrie. Le régulateur de vitesse adaptatif est très réactif tout en offrant des accélérations/décélération progressives, ce qui est fortement appréciable. Il n'y a pas de freinage brusque à moins qu'il n'y ait une urgence. Le système de suivi de voie est lui aussi très efficace et vous donne l'impression que vous êtes solidement ancré au sol. De plus, le système offre une meilleure tolérance au niveau de la pression du volant. Contrairement à d'autres marques, il n'y a pas constamment un message qui s'affiche dans le tableau de bord pour me demander de reprendre le contrôle même si j'ai les deux mains sur le volant, ce qui est très agaçant.
Les recommandations
Mon appréciation n'a pas changé pour le QX55 même après avoir écouté les multiples critiques de mes homologues à son égard. Il est clair que le VUS du constructeur japonais n'est pas parfait et que sa compétition est particulièrement féroce, mais le QX55 a de gros arguments en sa faveur et c'est un véhicule qui est capable de vous faire vivre beaucoup d'émotions.
Jean-Sébastien Poudrier